PLANTES ABONDANTES

Comparaison abondance/présence d'un même taxon

But : mettre en évidence des différences de comportement écologique entre les plantes simplement présentes et les plantes abondantes.

Méthode : distinguer deux sortes de plantes

Ceci revient à dire que les stations de la plante abondante sont incluses dans celles de la plante présente. Pour la commodité on appelle "plante" un tel sous-ensemble de stations : le premier cas correspond à la plante présente ; le second à la plante abondante.

Conséquence : en phytosociologie où l'on distingue habituellement six classes d'abondance, on pourrait générer, pour un taxon donné, autant de plantes à seuil d'abondance (PASA) que celui-ci présente de valeurs d'abondance différentes. Pour éviter des plantes caractérisées par trop peu d'observations on considère un seuil minimal de fréquence (10 ou FRQ/20 si la plante est suffisamment fréquente). Pour éviter les répétitions d'un niveau à l'autre, on fixe un écart du simple au double entre deux niveaux. Avec ces deux limites :

Au total cela représente 6.871 PASA de végétaux vasculaires. Si l'on y ajoute les Bryophytes, cela aboutit à 7.462 PASA. Référence : Brisse et Grandjouan, 1980.

Caractérisation écologique des plantes

        Méthode

En phytosociologie, on ne dispose pas de descriptions standardisées des stations botaniques au moyen de variables physiques. Par contre, les plantes des relevés sont des témoins standardisés du milieu de la station : ce sont des co-occurrentes. C'est pourquoi on les utilise pour caractériser le comportement écologique des plantes en les considèrant comme des indices de variables. On peut imaginer l'économie de moyens que cela représente puisque les botanistes ne rassemblent qu'un seul ensemble de données contrairement aux phyto-écologues qui doivent en rassembler deux. De même, on peut remarquer la très bonne adéquation écologique que cela représente : il s'agit d'étudier l'écologie des plantes au moyen des plantes.

D'une façon générale, la caractérisation écologique élémentaire d'une plante est sa probabilité d'indiquer le milieu correspondant à une variable, une classe de variable ou un indice de variable. En phytosociologie, le comportement écologique global d'une plante peut être constitué par l'ensemble de ses probabilités à l'égard de chacune de ses co-occurrentes.

En un mot, la probabilité dont il est question est la même notion que celle de fidélité d'une plante à l'égard d'un groupement végétal initiée par Braun-Blanquet (1935). Elle a été généralisée à l'écologie par Brisse et Grandjouan (1977) puis à la phytosociologie (Brisse et Grandjouan, 1984).

         Résultats

Chaque plante est caractérisée par autant de fidélités qu'elle possède de co-occurrentes ; les fidélités de la plante à l'égard des plantes qu'elle ne rencontre jamais sont nulles. Au total chaque plante est caractérisée par plusieurs milliers de fidélités (5.626 en 1995 ; 7.462 en 1998).

Pour une plante donnée on peut déterminer d'une part les indices de variables les plus importants pour sa caractérisation écologique (plantes discriminantes), d'autre part les plantes qui globalement présentent la plus forte similitude de comportement (plantes écologiquement les plus similaires) : Référence (Brisse et Grandjouan, 1995).

On utilise ces deux aspects de la caractérisation écologique des plantes pour comparer les comportements des plantes abondantes avec ceux des plantes présentes.

En général, lors de la comparaison de deux listes de plantes on peut distinguer trois lots :

Résultats

Dans la quasi-totalité des comparaisons, alors que la répartition géographique des plantes montre assez peu de différences entre la plante présente et la plante abondante, la différenciation écologique est beaucoup plus sensible : les comportements écologiques des plantes abondantes diffèrent de ceux des plantes présentes, soit par leurs plantes écologiquement similaires, soit par leurs plantes discriminantes.